Partager
En 1939, la Tapisserie de Bayeux est mise dans un abri souterrain à l’Hôtel du Doyen où elle reste confinée près de deux ans, déployée chaque mois pour en vérifier l’état de conservation. La portée politique et militaire de la Tapisserie intéresse particulièrement les nazis et son étude est confiée aux équipes allemandes de l’Ahnenerbe (Institut pour la recherche et l’enseignement sur l’héritage ancestral). Le 19 août 1941 la Tapisserie est transférée en camionnette vers le dépôt des Musées Nationaux de Sourches (Sarthe). Elle y demeure jusqu’au 26 juin 1944. Face à l’avancée des alliés et sur réquisition des autorités allemandes, elle est envoyée à Paris au Musée du Louvre. Dans les mémoires du général Dietrich von Choltitz, Gouverneur militaire du « Grand Paris », la Tapisserie de Bayeux est associée aux évènements de la Libération de la capitale (19-25 août 1944).
Profitant de sa présence au Louvre, on organise une nouvelle exposition de la Tapisserie (après celle de 1804), présentation qui se déroule du 10 novembre au 15 décembre 1944, dans la salle des primitifs italiens. La Tapisserie y est déployée sur une cimaise murale de 70 m de long, permettant de l’embrasser d’un seul regard. Elle sera renvoyée à Bayeux en mars 1945. En octobre, elle est de nouveau visible dans sa vitrine à l’Hôtel du Doyen. C’est alors qu’est envisagée une nouvelle présentation au public.
De nombreux liens ont été faits entre la Tapisserie de Bayeux et le Débarquement de Normandie en 1944. La une du journal The New Yorker du 15 juillet 1944, dans laquelle est décrite le débarquement de Normandie sous la forme d’une frise dessinée et qui reprend les couleurs et la structure de la broderie millénaire, reste un des exemples les plus marquants.