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En temps de guerre, les correspondants de guerre ont pour mission de se rendre sur place afin de pouvoir rapporter les évènements sous différentes formes : par écrits, photographies, séquences filmées ou même dessins. Les correspondants doivent affronter les dangers des combats, tout en décrivant les évènements de manière la plus objective et sans révéler pour autant d’éléments militaires stratégiques. En effet, les informations concernant les opérations militaires sont soumises à la censure. Seuls les communiqués officiels émanant des autorités militaires et qui sont fournis aux agences de presse peuvent faire l’objet d’une diffusion.
Le 6 juin 1944, peu de journalistes ont reçu une accréditation pour suivre les troupes alliées dans la première phase de cette gigantesque entreprise de la libération de l’Europe. Robert Capa fait partie des photojournalistes choisis, il travaille alors pour le magazine américain Life. Il va suivre les troupes qui débarquent sur la zone baptisée « Omaha Beach ». Équipé d’un appareil photo Leica, peu encombrant et solide, Robert Capa débarque avec la première vague d’assaut aux alentours de 6 heures du matin.
Sous le feu de combats extrêmement violents, il prendra des dizaines de photos. L’histoire retient ensuite une anecdote au sujet d’un laborantin un peu trop pressé qui aurait eu un geste malheureux pendant le développement, causant ainsi la perte d’une partie des pellicules. Il reste aujourd’hui onze clichés devenus mondialement célèbres, pris au cœur de l’action. Robert Capa avait d’ailleurs pour habitude de dire : « Si vos photos ne sont pas assez bonnes, c’est que vous n’êtes pas assez près. »
A côté du Musée de la Bataille de Normandie, une stèle est dédiée à Robert Capa, pour se souvenir de son travail journalistique dans la couverture des événements de l’été 1944 en Normandie et aussi plus globalement à ce travail auquel il dévouera sa vie jusqu’à y trouver la mort en 1954.
Ancienne mannequin, Lee Miller est la seule femme à obtenir une accréditation comme correspondante de guerre auprès des forces US dès 1942. Équipée d’une machine à écrire portative et d’un appareil photo très simple, elle rejoint le front de Normandie, à la mi-juin 1944. Elle a publié un reportage resté célèbre intitulé «Des guerriers sans armes» dans le numéro d’août 1944 du magazine britannique Vogue. Elle y décrit, avec beaucoup d’émotion, la vie dans un hôpital d’évacuation américain installé dans les champs, juste en arrière d’Omaha Beach. Un hommage lui est rendu dans l’espace des reporters de guerre du musée de Bayeux.
Destiné à rendre hommage aux journalistes qui exercent leur métier dans des conditions périlleuses pour nous permettre d’accéder à une information libre, il consiste chaque début octobre depuis 1994, en la remise d’un Prix international annuel à des journalistes dans quatre catégories de médias : presse écrite, radio, télévision et photographie. Au-delà de la remise de trophées, l’événement propose des expositions, échanges, rencontres, débats sur l’actualité des conflits internationaux. Plus d’infos : www.prixbayeux.org